Le
vote du budget est un moment important de la démocratie municipale. Il mérite
donc toute notre attention.
Dans
cette intervention, je vais m’attacher à vous faire part objectivement de notre
analyse sur vos propositions.
Il
est d’abord important d’indiquer que ce budget a été élaboré dans un climat de
crise à un moment où beaucoup de nos concitoyens souffrent, étouffés par la
pression fiscale nationale. A ce sujet, 2013 aura été douloureux pour beaucoup.
Ce
budget a aussi été construit dans un environnement incertain : les dotations de
l’Etat baissent. La visibilité pour l’avenir est faible et la perspective, à
court terme, n’est certainement pas optimiste sur ce sujet.
Autre
point d’incertitude, la population de la commune …
Si le
récent recensement venait à indiquer que la population a baissé, cela
compliquerait, pour ne pas dire plus, l’équation budgétaire municipale. Nous devons
tous en avoir conscience.
Moins
de population, ce serait une chute accélérée des dotations, qui rendrait
impossible, en l’état, l’équilibre financier de notre commune. Ce serait,
disons le, une véritable catastrophe.
Pour
rentrer dans l’analyse… sans faire un examen ligne par ligne, qui n’apporterait
pas grand-chose. Voici nos remarques.
Nous
saluons d’abord votre choix dans ce climat tendu et incertain de ne pas
étouffer d’avantage les ménages en n’augmentant pas les bases d’imposition
municipales.
Concernant la section fonctionnement,
Sur
les dépenses, nous pensons toujours que la commune ne peut pas aller plus loin
en termes de personnels … en 2013, à la différence de que vous avez toujours
dit … les dépenses de personnel ont dépassé 60 % du budget de fonctionnement.
Je
confirme ce que l’opposition a toujours défendu, notamment par la voix de
Michel Martin, il n’y a pas trop de personnel à la Mairie … nous n’avons
simplement pas les moyens d’en avoir plus … Il faut savoir faire avec ses
moyens.
Buxerolles
est aujourd’hui indiscutablement la commune de Grand Poitiers qui consacre le
plus fort pourcentage de ses dépenses de fonctionnement aux dépenses de
personnel.
C’est
un élément que je vous invite à prendre en compte.
L’erreur
est faite au national … moins de recrutement de fonctionnaires permettrait de
mieux traiter ceux qui sont en poste car le risque, réel, prégnant, c’est
l’appauvrissement des fonctionnaires !
Penser
que l’on peut faire baisser le chômage par un recrutement massif de
fonctionnaire n’est pas une voie viable à long terme. Cela pèse trop sur les
finances publiques et donc sur la fiscalité de nos concitoyens.
Parallèlement,
le recours de la commune à des prestations de services extérieures, c’est vrai
moins engageant à long terme, devraient, compte-tenu de la charge qu’elle représente,
faire l’objet d’une analyse précise pour en établir la pertinence.
Nous
sommes à votre disposition pour participer à ce travail.
Les remboursements
des intérêts de la dette pèsent aussi sur le budget et les dépenses de fonctionnement.
L’encours de la dette (intérêts +capital
(apparaissant en investissements) est passé de 871 € par habitant en 2013 à
plus de 950 € en 2014.
Cette
tendance handicape considérablement nos marges de manœuvre. Au passage, une
question : a-t-on dépassé la barre symbolique des 10 ans pour le
remboursement de la dette ?… nous aimerions des éclaircissements sur ce
point.
Et
puis, les 425 000 euros versés à Grand Poitiers, chaque année … nous
pensions que vous étiez convaincu de l’injustice de cette somme dénoncée depuis
maintenant près de 15 ans. Quand allez-vous enfin relancer les
négociations avec vos partenaires (Grand Poitiers et communes adhérentes) pour
que la dotation de solidarité communautaire prenne davantage en compte la
situation de Buxerolles par rapport aux autres communes de l’agglomération ?
Les
débats de vendredi à Grand Poitiers ont rappelé la pertinence de ce sujet ….
relancé par un collègue communiste.
Pourquoi,
dans ce budget, ne pas faire une allusion au recours possible à ces nouvelles
ressources et à ces moindres charges ?
Cela
aurait été un signe fort … je compte porter avec vous, ou sans vous d’ailleurs,
si vous ne faites pas preuve d’initiatives, ce sujet à Grand Poitiers.
Concernant la section investissement
maintenant,
Nos
remarques : les 425 000 € dédiés à la voierie sont bien insuffisants
pour que notre commune change réellement. Vous le savez, c’est une demande
forte des habitants. Cet investissement est une des conditions de l’attractivité
de la commune.
La
somme dédiée au patrimoine est mince.
97 000
€ pour les équipements de services, de quoi s’agit-il ? Même question pour
les acquisitions foncières à hauteur de 105 000 €.
Les
100 000 € pour l’école du bourg nous paraissent maigres … de quoi
s’agit-il ?
De la
même manière, concernant vos promesses pour la réfection des courts de tennis …
qu’y-a-t-il derrière ces 60 000 € ? Simple réfection ?
Couverture des courts ? Création d’un club House ?
Vous
prévoyez une mise aux normes de l’éclairage public avec un programme de
200 000 € … y aura-t-il enfouissement, effacement et pourquoi est-ce que
cela ne se traduit pas par une baisse des frais électrique en fonctionnement ?
Enfin,
rien n’est explicitement avancé concernant la poursuite de Cœur de ville … quels
éléments pouvez-vous nous apporter sur ce sujet ? C’est un sujet important
pour notre commune, structurant et indispensable pour l’équilibre des pôles
d’activités.
Pour
terminer, je dirai que notre commune a des moyens modestes pour ne pas dire
faibles, que ses capacités d’autofinancement tendent à se réduire au fil des
années … la dette augmente … nos sources de financement s’amenuisent.
Nous
avons pris du retard, notamment en matière de développement économiques … qui reste
la seule voie viable pour créer de la richesse.
Nos
dépenses de fonctionnement handicapent nos opportunités d’investissement.
Les
indicateurs se dégradent … et j’ai le sentiment que la majorité n’en prend pas
forcément conscience ou refuse de se l’avouer, devant l’évidence.
Nous
saluons votre choix de ne pas augmenter les bases d’impositions municipales …
c’est pour cette raison que nous ne voterons pas contre le budget mais que nous
nous abstiendrons. Merci de votre attention.