Ma femme est
d’origine Syrienne. C’est donc avec une certaine émotion que je m’exprime sur
ce sujet. Je regrette cette prise de conscience collective bien tardive car la
question Syrienne et le drame que vit ce pays ne datent pas d’aujourd’hui. Les annonces récentes répondent à une vague d’émotion
sans réellement régler les problèmes de fond, à savoir l’avenir politique de la
Syrie.
Je suis partagé
entre le cœur et la raison. En tant qu’homme, il me paraît évidemment humain
d’accueillir des personnes qui sont en danger dans leur pays mais il ne
faudrait pas pour autant oublier les nombreux français qui souffrent et sont
laissés à l’abandon.
En tant que
politique, je m’interroge : accueillir des migrants oui mais dans quelles
conditions et pour leur proposer quoi ?
A cet égard, il
n’est pas inutile de rappeler une position intangible de notre groupe municipal qui
consiste à favoriser au maximum une bonne mixité sociale pour faciliter
l’intégration des populations d’origine étrangère au sein de la population
française.
Or, je déplore que cette
notion ne vienne que rarement en discussion au Conseil Municipal alors même
qu’il y aurait tant à dire sur ce sujet dans notre commune.
Il reste par
ailleurs à préciser l’accompagnement financier des communes par l’Etat. C’est
un point déterminant à un moment où les collectivités se voient amputées d’une
grande partie de leurs ressources.
Pour ce qui est de
l’annonce du maire qui se dit prêt à recevoir des migrants à Buxerolles, je
trouve sa prise de position prématurée. Je suis convaincu que l’accueil doit se
réfléchir à l’échelle de Grand Poitiers. A l’heure actuelle, au sein de la
Communauté d’Agglomération, seules deux communes, Poitiers et Buxerolles, se
sont vraiment positionnées. Quid des autres ?
Chaque commune doit
assurer sa part de responsabilité. Certains ne cessent de nous donner de
grandes leçons d’humanisme mais traînent des pieds quand il s’agit, par
exemple, d’accueillir des logements sociaux
Ma prise de
position est guidée par des valeurs humanistes et un sens des responsabilités
face à un problème qui dépasse le cadre de la vie municipale.
En cas de vote au
conseil municipal, je m’abstiendrai donc si la solidarité communautaire ne
s’exerce pas et si l’Etat ne précise pas son soutien. A l’image des Français,
les élus de notre groupe étant aussi partagés sur cette question, chacun
gardera sa liberté de vote.
Gerald BLANCHARD