vendredi 11 septembre 2015

Accueil des migrants : entre le cœur et la raison

Ma femme est d’origine Syrienne. C’est donc avec une certaine émotion que je m’exprime sur ce sujet. Je regrette cette prise de conscience collective bien tardive car la question Syrienne et le drame que vit ce pays ne datent pas d’aujourd’hui. Les annonces récentes répondent à une vague d’émotion sans réellement régler les problèmes de fond, à savoir l’avenir politique de la Syrie.

Je suis partagé entre le cœur et la raison. En tant qu’homme, il me paraît évidemment humain d’accueillir des personnes qui sont en danger dans leur pays mais il ne faudrait pas pour autant oublier les nombreux français qui souffrent et sont laissés à l’abandon.

En tant que politique, je m’interroge : accueillir des migrants oui mais dans quelles conditions et pour leur proposer quoi ?

A cet égard, il n’est pas inutile de rappeler une position intangible de notre groupe municipal qui consiste à favoriser au maximum une bonne mixité sociale pour faciliter l’intégration des populations d’origine étrangère au sein de la population française.

Or, je déplore que cette notion ne vienne que rarement en discussion au Conseil Municipal alors même qu’il y aurait tant à dire sur ce sujet dans notre commune.

Il reste par ailleurs à préciser l’accompagnement financier des communes par l’Etat. C’est un point déterminant à un moment où les collectivités se voient amputées d’une grande partie de leurs ressources.

Pour ce qui est de l’annonce du maire qui se dit prêt à recevoir des migrants à Buxerolles, je trouve sa prise de position prématurée. Je suis convaincu que l’accueil doit se réfléchir à l’échelle de Grand Poitiers. A l’heure actuelle, au sein de la Communauté d’Agglomération, seules deux communes, Poitiers et Buxerolles, se sont vraiment positionnées. Quid des autres ?

Chaque commune doit assurer sa part de responsabilité. Certains ne cessent de nous donner de grandes leçons d’humanisme mais traînent des pieds quand il s’agit, par exemple, d’accueillir des logements sociaux

Ma prise de position est guidée par des valeurs humanistes et un sens des responsabilités face à un problème qui dépasse le cadre de la vie municipale.

En cas de vote au conseil municipal, je m’abstiendrai donc si la solidarité communautaire ne s’exerce pas et si l’Etat ne précise pas son soutien. A l’image des Français, les élus de notre groupe étant aussi partagés sur cette question, chacun gardera sa liberté de vote.

Gerald BLANCHARD